Dans la nuit du 7 au 8 janvier, trois églises chrétiennes de la banlieue de Kuala Lumpur ont été victimes de tentatives d’incendie criminel. Précédant la journée de manifestation générale du vendredi 8 janvier, organisée en protestation au jugement rendu, le 30 décembre dernier, par la Haute Cour de Kuala Lumpur accordant aux non-musulmans le droit d’utiliser le mot « Allah » dans leurs publications (1), ces attaques sont apparues aux yeux des chrétiens comme un prélude aux représailles dont les menacent les islamistes depuis la récente décision de justice.
Le Premier ministre malaisien Najib Abdul Razak a fermement condamné les agressions et a ordonné de mettre immédiatement sous protection policière tous les lieux de culte chrétiens. De son côté, Hishammuddin Hussein, ministre de l’Intérieur, a assuré la population de « la forte préoccupation des responsables du pays » et déclaré que « tous les Malaisiens étaient en sécurité » et que nul ne devait s’inquiéter.
Parmi ceux qui ont manifesté leur indignation, chrétiens comme musulmans, le Party Islam Se-Malaysia (PAS), principal parti d’opposition islamique, a rappelé que l’islam interdisait toute violence dans un lieu de culte quel qu’il soit (2).
Selon les médias locaux, la première attaque s’est produite aux alentours de minuit: des individus non identifiés circulant à cyclomoteur ont jeté un cocktail Molotov sur la Metro Tabernacle Church, de l’Eglise des Assemblées de Dieu, qui s’élève à Desa Melawati, une banlieue de Kuala Lumpur. L’explosion a provoqué un incendie qui a touché essentiellement les locaux administratifs situés au rez-de-chaussée du bâtiment de trois étages de cette église pentecôtiste.
Vers 4 h 30 du matin, un autre engin incendiaire de même facture était lancé dans l’église catholique de l’Assomption, à Petaling Jaya, près de Kuala Lumpur, par un homme en motocyclette, échouant cette fois à incendier l’édifice.
Selon le même procédé, à 9 h du matin, deux cocktails Molotov étaient jetés par un motocycliste à l’intérieur de la Life Chapel, de l’Eglise évangélique de la Brethren Church, toujours à Petaling Jaya, causant des dégâts légers.
Comme ils l’avaient annoncé auparavant, de petits groupes de manifestants se sont rassemblés après la prière du vendredi devant les deux mosquées principales de Kuala Lumpur en scandant des slogans hostiles aux chrétiens, comme « Nous ne laisserons pas le mot Allah être inscrit dans vos églises ! » ou « Allah n’est que pour nous !». Malgré les allocutions très véhémentes au cours desquelles certains leaders ont parlé d’invasion de la Malaisie par des « forces étrangères » ou encore de « se battre pour Allah jusqu’à la mort », aucun incident notable n’a été signalé par les forces de l’ordre, déployées en grande nombre pour encadrer les manifestants. Selon The Malaysian Insider, le mouvement de protestation s’est révélé moins important que ne laissait supposer les 58 organisations musulmanes qui avaient organisé l’événement. Devant la mosquée Kampung Barhu, où devait avoir lieu la plus importante des manifestations prévues à Kuala Lumpur, leur nombre a été estimé par les forces de police à environ deux cents personnes (3).
Néanmoins, selon le P. Lawrence Andrew, directeur de la publication du Herald - The Catholic Weekly, à l’origine de la décision de justice incriminée, s’il « n’y a pas de danger immédiat, la situation reste inquiétante (...). Aujourd’hui vendredi, jour de prière pour les musulmans, les prêches diffusés à la télévision malaisienne n’avaient pour objet que le fait qu’Allah était le Dieu des musulmans et que seuls ces derniers avaient le droit d’utiliser son nom » (4).
Durant la journée du vendredi 8 janvier, la plupart des sites Internet de différentes Eglises de Malaisie, du Barreau de Kuala Lumpur et des autorités judiciaires du pays ont été l’objet d’attaques de piratage, les rendant inaccessibles, certains ne laissant apparaître que les mots: « Allah est réservé aux seuls musulmans. »
(1) Voir dépêche EDA du 7 janvier 2010.
(2) Ucanews, 8 janvier 2010.
(3) The Malaysian Insider, 8 janvier 2010.
(4) AsiaNews, 8 janvier 2010.
(Source: Eglises d'Asie, 8 janvier 2010)
Le Premier ministre malaisien Najib Abdul Razak a fermement condamné les agressions et a ordonné de mettre immédiatement sous protection policière tous les lieux de culte chrétiens. De son côté, Hishammuddin Hussein, ministre de l’Intérieur, a assuré la population de « la forte préoccupation des responsables du pays » et déclaré que « tous les Malaisiens étaient en sécurité » et que nul ne devait s’inquiéter.
Parmi ceux qui ont manifesté leur indignation, chrétiens comme musulmans, le Party Islam Se-Malaysia (PAS), principal parti d’opposition islamique, a rappelé que l’islam interdisait toute violence dans un lieu de culte quel qu’il soit (2).
Selon les médias locaux, la première attaque s’est produite aux alentours de minuit: des individus non identifiés circulant à cyclomoteur ont jeté un cocktail Molotov sur la Metro Tabernacle Church, de l’Eglise des Assemblées de Dieu, qui s’élève à Desa Melawati, une banlieue de Kuala Lumpur. L’explosion a provoqué un incendie qui a touché essentiellement les locaux administratifs situés au rez-de-chaussée du bâtiment de trois étages de cette église pentecôtiste.
Vers 4 h 30 du matin, un autre engin incendiaire de même facture était lancé dans l’église catholique de l’Assomption, à Petaling Jaya, près de Kuala Lumpur, par un homme en motocyclette, échouant cette fois à incendier l’édifice.
Selon le même procédé, à 9 h du matin, deux cocktails Molotov étaient jetés par un motocycliste à l’intérieur de la Life Chapel, de l’Eglise évangélique de la Brethren Church, toujours à Petaling Jaya, causant des dégâts légers.
Comme ils l’avaient annoncé auparavant, de petits groupes de manifestants se sont rassemblés après la prière du vendredi devant les deux mosquées principales de Kuala Lumpur en scandant des slogans hostiles aux chrétiens, comme « Nous ne laisserons pas le mot Allah être inscrit dans vos églises ! » ou « Allah n’est que pour nous !». Malgré les allocutions très véhémentes au cours desquelles certains leaders ont parlé d’invasion de la Malaisie par des « forces étrangères » ou encore de « se battre pour Allah jusqu’à la mort », aucun incident notable n’a été signalé par les forces de l’ordre, déployées en grande nombre pour encadrer les manifestants. Selon The Malaysian Insider, le mouvement de protestation s’est révélé moins important que ne laissait supposer les 58 organisations musulmanes qui avaient organisé l’événement. Devant la mosquée Kampung Barhu, où devait avoir lieu la plus importante des manifestations prévues à Kuala Lumpur, leur nombre a été estimé par les forces de police à environ deux cents personnes (3).
Néanmoins, selon le P. Lawrence Andrew, directeur de la publication du Herald - The Catholic Weekly, à l’origine de la décision de justice incriminée, s’il « n’y a pas de danger immédiat, la situation reste inquiétante (...). Aujourd’hui vendredi, jour de prière pour les musulmans, les prêches diffusés à la télévision malaisienne n’avaient pour objet que le fait qu’Allah était le Dieu des musulmans et que seuls ces derniers avaient le droit d’utiliser son nom » (4).
Durant la journée du vendredi 8 janvier, la plupart des sites Internet de différentes Eglises de Malaisie, du Barreau de Kuala Lumpur et des autorités judiciaires du pays ont été l’objet d’attaques de piratage, les rendant inaccessibles, certains ne laissant apparaître que les mots: « Allah est réservé aux seuls musulmans. »
(1) Voir dépêche EDA du 7 janvier 2010.
(2) Ucanews, 8 janvier 2010.
(3) The Malaysian Insider, 8 janvier 2010.
(4) AsiaNews, 8 janvier 2010.
(Source: Eglises d'Asie, 8 janvier 2010)