Lundi 8 novembre, des combats meurtriers à l’arme lourde ont éclaté entre les rebelles karens et l’armée birmane dans l’est de la Birmanie, provoquant l’exode massif vers la Thaïlande de plusieurs milliers de réfugiés. Des groupes chrétiens du diocèse de Nakhon,. ..
..., qui couvre la région frontalière avec la Birmanie, organisent l’accueil et l’assistance des populations civiles, essentiellement composés de femmes et d’enfants.
Au lendemain des premières élections organisées depuis vingt ans, dénoncées par la communauté internationale comme étant une mascarade, le maintien de la junte au pouvoir étant acquis d’avance (1), l’état d’urgence a été proclamé dans tout le pays pour 90 jours. Les premiers troubles ont commencé dimanche 7 novembre par des manifestations dans la ville de Myawaddy de plusieurs centaines de rebelles de l’Armée bouddhiste démocratique karen (DKBA), en protestation contre l’exclusion du scrutin de la plupart des minorités ethniques, dont les Karens, officiellement pour des raisons de sécurité.
Des combats à l’arme lourde ont éclaté dès lundi matin dans l’Etat karen pendant que tombaient les premiers résultats des élections, dont le dépouillement complet prendra probablement une semaine. Cependant, dès le mardi 9 novembre, les hauts responsables du régime birman annonçaient déjà un score de 80 % des sièges pour le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USPD), créé afin de les représenter aux élections.
Attendant une accalmie entre les tirs de mortiers pour traverser en bateau la rivière qui sépare les deux pays, les réfugiés continuent d’affluer par vagues, selon les responsables de la province thaïlandaise de Tak. Le passage s’effectue à hauteur de Mae Sot en Thaïlande, tout près de la ville de Myawaddy, en territoire karen de Birmanie, où quelques tirs ont atteint la ville-frontière thaïlandaise. Un peu plus au sud, des populations civiles de Birmanie ont aussi traversé la frontière au col des Trois Pagodes où des affrontements avaient également eu lieu afin de rejoindre le district thaïlandais de Sangkhla Buri.
Selon la Thaïlande, qui avoue craindre « des combats dont la durée s’étendra au moins sur trois mois » et la plupart des analystes, la Birmanie risque fort de retomber dans la guerre civile, à l’état latent depuis plusieurs dizaines d’années. Confirmant ces hypothèses, le média birman en exil Democratic Voice of Burma a annoncé l’alliance de six groupes rebelles des Etats karen, kachin et shan, dont la DKBA.
En Thaïlande, l’accueil des réfugiés birmans a été circonspect, le pays étant coutumier des exodes récurrents de la population de son voisin. De hauts gradés de l’armée thaïlandaise ainsi que les responsables des camps déjà bondés de réfugiés (2) ont indiqué aux agences de presse, espérer pouvoir renvoyer rapidement les civils chez eux et que le rapatriement devrait même commencer à s’effectuer aujourd’hui mardi 9 novembre, les tirs semblant avoir cessé.
« Les populations de Birmanie (Myanmar) se sentent en danger de rester ici tant que le chiffre des victimes du côté birman de l’autre côté de la frontière n’aura pas été confirmé », explique cependant Suree Vinitchop, directrice de l’école Santhawamaitri Suksa tenue par les Sœurs de Saint-Paul-de-Chartres à Mae Sot. A la tête d’une équipe de bénévoles catholiques organisant les secours pour les réfugiés birmans, la directrice reconnaît que les réfugiés sont mal acceptés par la population locale. Son établissement, soutenu par le diocèse de Nakhon, accueille les enfants de migrants birmans et Suree Vinitchop déclare lutter en vain pour que leurs droits, « y compris les plus élémentaires », soient reconnus par l’Etat.
Autrefois considérée comme une terre d’accueil privilégiée, la Thaïlande a ces dernières années considérablement durci sa politique d’immigration et d’asile. Par vagues successives en 2009 et 2010, des milliers de clandestins et de réfugiés (particulièrement en provenance de Birmanie) ont été rapatriés de force. En juillet 2010, la communauté internationale s’est émue du rapatriement manu militari de Birmans d’ethnie kachin, dénonçant le sort qui les attendait de retour dans leur pays dont ils avaient fui les persécutions et l’enrôlement contraint dans les forces armées (3).
(1) Voir EDA 537
(2) Plus de 110 000 réfugiés birmans, essentiellement d’ethnie karen, vivent déjà dans neuf camps thaïlandais à la frontière avec la Birmanie. Certains d’entre eux sont arrivés il y a plus de vingt ans.
(3) Voir EDA 534
(Source:Eglises d'Asie, 9 novembre 2010)
..., qui couvre la région frontalière avec la Birmanie, organisent l’accueil et l’assistance des populations civiles, essentiellement composés de femmes et d’enfants.
Au lendemain des premières élections organisées depuis vingt ans, dénoncées par la communauté internationale comme étant une mascarade, le maintien de la junte au pouvoir étant acquis d’avance (1), l’état d’urgence a été proclamé dans tout le pays pour 90 jours. Les premiers troubles ont commencé dimanche 7 novembre par des manifestations dans la ville de Myawaddy de plusieurs centaines de rebelles de l’Armée bouddhiste démocratique karen (DKBA), en protestation contre l’exclusion du scrutin de la plupart des minorités ethniques, dont les Karens, officiellement pour des raisons de sécurité.
Des combats à l’arme lourde ont éclaté dès lundi matin dans l’Etat karen pendant que tombaient les premiers résultats des élections, dont le dépouillement complet prendra probablement une semaine. Cependant, dès le mardi 9 novembre, les hauts responsables du régime birman annonçaient déjà un score de 80 % des sièges pour le Parti de la solidarité et du développement de l’Union (USPD), créé afin de les représenter aux élections.
Attendant une accalmie entre les tirs de mortiers pour traverser en bateau la rivière qui sépare les deux pays, les réfugiés continuent d’affluer par vagues, selon les responsables de la province thaïlandaise de Tak. Le passage s’effectue à hauteur de Mae Sot en Thaïlande, tout près de la ville de Myawaddy, en territoire karen de Birmanie, où quelques tirs ont atteint la ville-frontière thaïlandaise. Un peu plus au sud, des populations civiles de Birmanie ont aussi traversé la frontière au col des Trois Pagodes où des affrontements avaient également eu lieu afin de rejoindre le district thaïlandais de Sangkhla Buri.
Selon la Thaïlande, qui avoue craindre « des combats dont la durée s’étendra au moins sur trois mois » et la plupart des analystes, la Birmanie risque fort de retomber dans la guerre civile, à l’état latent depuis plusieurs dizaines d’années. Confirmant ces hypothèses, le média birman en exil Democratic Voice of Burma a annoncé l’alliance de six groupes rebelles des Etats karen, kachin et shan, dont la DKBA.
En Thaïlande, l’accueil des réfugiés birmans a été circonspect, le pays étant coutumier des exodes récurrents de la population de son voisin. De hauts gradés de l’armée thaïlandaise ainsi que les responsables des camps déjà bondés de réfugiés (2) ont indiqué aux agences de presse, espérer pouvoir renvoyer rapidement les civils chez eux et que le rapatriement devrait même commencer à s’effectuer aujourd’hui mardi 9 novembre, les tirs semblant avoir cessé.
« Les populations de Birmanie (Myanmar) se sentent en danger de rester ici tant que le chiffre des victimes du côté birman de l’autre côté de la frontière n’aura pas été confirmé », explique cependant Suree Vinitchop, directrice de l’école Santhawamaitri Suksa tenue par les Sœurs de Saint-Paul-de-Chartres à Mae Sot. A la tête d’une équipe de bénévoles catholiques organisant les secours pour les réfugiés birmans, la directrice reconnaît que les réfugiés sont mal acceptés par la population locale. Son établissement, soutenu par le diocèse de Nakhon, accueille les enfants de migrants birmans et Suree Vinitchop déclare lutter en vain pour que leurs droits, « y compris les plus élémentaires », soient reconnus par l’Etat.
Autrefois considérée comme une terre d’accueil privilégiée, la Thaïlande a ces dernières années considérablement durci sa politique d’immigration et d’asile. Par vagues successives en 2009 et 2010, des milliers de clandestins et de réfugiés (particulièrement en provenance de Birmanie) ont été rapatriés de force. En juillet 2010, la communauté internationale s’est émue du rapatriement manu militari de Birmans d’ethnie kachin, dénonçant le sort qui les attendait de retour dans leur pays dont ils avaient fui les persécutions et l’enrôlement contraint dans les forces armées (3).
(1) Voir EDA 537
(2) Plus de 110 000 réfugiés birmans, essentiellement d’ethnie karen, vivent déjà dans neuf camps thaïlandais à la frontière avec la Birmanie. Certains d’entre eux sont arrivés il y a plus de vingt ans.
(3) Voir EDA 534
(Source:Eglises d'Asie, 9 novembre 2010)